Un dire atopique

Colloque organisé par l’École lacanienne les samedi 9 et dimanche 10 novembre 2013 à la Maison de l’Europe de Paris.

Daniel Paul Schreber, surtout connu grâce à ses Mémoires, est le patient (psychiatrique) le plus célèbre et le plus étudié par… les psychanalystes. D’autres, cependant, ont commenté ce texte, en l’inscrivant dans divers champs : psychiatrie, anthropologie, philosophie, politique, théologie. Son dire aurait-il, aujourd’hui encore, glissé entre les mailles des filets où l’on avait pu estimer l’avoir accueilli ? Leur multiplicité elle-même paraît bien l’indiquer.
Aucun des écrits publiés depuis des lustres à son propos n’a mis fin à cette sorte d’impérieuse nécessité qui pousse ici et là certains à y revenir encore et encore. Ainsi, et pour s’en tenir à ces dernières années, peut-on mentionner trois ouvrages : Le Fou impur (de Roberto Calasso, en 2000), Schreber Président (collectif, en 2006) et Schreber théologien (de Jean Allouch, en 2013), sans pour autant oublier le film Memoirs of My Nervous Illness, réalisé en 2006 par Julian P. Hobbs et toujours pas distribué en salles (ce colloque sera une première occasion de le visionner).
Quel statut accorder à ce dire schrébérien jamais tombé dans l’oubli ? Où donc peut-il prendre place ? En existe-t-il même une qui convienne à ce qu’il fait savoir ? Traverse-t-il les disciplines établies au point qu’aucune n’est en mesure de le recevoir en le classant dans une série (de cas, de mémoires, de témoignages, de pensées, etc.) ? Si atopie il y a, qu’indique-t-elle concernant le statut même du dire ? Et, plus en amont encore, les Mémoires vérifient-elles l’assertion : « Qu’on dise reste oublié derrière ce qui se dit dans ce qui s’entend » (Jacques Lacan, L’étourdit, 1973) ?

Date de parution : septembre 2014

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