Camille Claudel

Réenchantement de l'oeuvre

20,00 

Danielle Arnoux

Comment, au XXIe siècle, légende et histoire ont-elles pu se confronter, se succéder, cohabiter, pour finir par donner aujourd’hui sa place à l’artiste ? Littérature, psychanalyse, sociologie et histoire de l’art permettent à Danielle Arnoux d’éclairer ce réenchantement.

Les gourmands du détail apprécieront de découvrir quelles furent les sculptures de Camille Claudel exposées en Italie en 1911.

Présentation détaillée par Thérèse Mourlevat, auteur de La Passion de Claudel, la vie de Rosalie Scibor-Rylska Paris, Éditions Pygmalion / Gérard Watelet, 2001, réed. revue et augmentée, Phébus / Libella, 2011.

Depuis le début du XXIe siècle, le public manifeste un intérêt qui ne se dément pas pour Camille Claudel (1864-1943), longtemps oubliée, qui avait renoncé à poursuivre son œuvre au seuil de trente années d’internement. En 2001, Danielle Arnoux avait fait paraître Camille Claudel, l’ironique sacrifice (Paris, Epel). Aujourd’hui elle publie avec Camille Claudel, Réenchantement de l’œuvre, chez le même éditeur, un autre ouvrage dans lequel elle a renoncé à l’approche psychanalytique. Le livre est de ce fait accessible au plus grand nombre. Dans une première partie, l’auteur montre comment et pourquoi Camille avait disparu du paysage artistique de son époque et elle récapitule tous les événements qui se sont succédé depuis une trentaine d’années pour rappeler Camille et son œuvre à la vie. À la suite de l’exposition, déjà lointaine de 1951, puis de celle de 1983, c’est au cinéma, au théâtre, et dans les livres, que Camille a réapparu devant de la scène artistique. D. Arnoux expose comment les premières recherches de Jacques Cassar la concernant, menées avec le soutien de Pierre Claudel, fils de Paul et neveu de Camille, furent une œuvre de pionnier, recherches malheureusement interrompues par la disparition prématurée du chercheur en 1981. Elle en appelle alors à tous les écrivains qui ont travaillé à partir de ses données. Elle fait une récapitulation rapide mais précise de toutes les parutions récentes. Cette étude amène à comprendre les étapes douloureuses de la vie de Camille, par exemple comment l’année 1905 fut une année cruciale pour elle. Elle l’était aussi pour Paul, son frère, qui avait à subir des épreuves quasi insurmontables. Il ne parvenait pas à lui apporter le soutien attendu au moment d’un vernissage, ou à l’aider à prendre des décisions, par exemple concernant le monument à la mémoire de Blanqui. Dans une seconde partie intitulée « Légendes », nous sommes amenés à voir comment Camille s’est longtemps passionnée pour des légendes, celles de son village, celles de ses lectures. Le plus intéressant est alors l’exposé de correspondances inattendues de son histoire avec celle de Van Gogh. Et ne faisait-on pas d’elle déjà un personnage légendaire quand elle se reposait en Touraine en 1892, et qu’on croyait la voir s’échapper d’une tour du château grâce à son ombrelle ! Une troisième partie du livre expose le prix qu’il aurait fallu payer pour Camille si elle voulait acquérir son statut de sculpteur dans un milieu qui n’accueillait pas les femmes. La quatrième partie analyse comment progresse dans la sculpture de Camille la présence de l’esprit, le souffle qui fait de ses créations les monuments de sa pensée intériorisée. Elle était consciente d’avoir créé « un art absolument nouveau » dans lequel les formes sont toujours subordonnées à une idée, ce qui obligeait à de véritables prouesses techniques. Paul a cru alors que « l’esprit dans un suprême flamboiement… n’avait plus qu’à s’éteindre. » Le livre s’achève par une dernière lettre de l’auteur à l’artiste, à la suite des lettres échelonnées pour faire halte entre les différentes parties, lettres faites de tendresse, d’interrogation, de joie réelle aussi quand on s’accorde pour dire que Camille a trouvé enfin son authentique place d’artiste.

Collection  Essais
Date de parution  Septembre 2011
Nombre de pages  192 pages
Illustrations
ISBN  978-2-35427-021-6
Format  15,5 x 23,5 x 1,6 cm
Poids  0,335 kg

Category: Danielle Arnoux Tag: